Paseo_Dufau_Manzane

Mont de Marsan : Pas Petrus

Ce matin, dans le quotidien Sud Ouest, pour annoncer la corrida de cet après-midi, l'ami Zocato avait trouvé un titre choc, qui soulignait la catégorie et la renommée des toros présentés : "Juan Petrus Domecq". Après tout, les Domecq sont de grands éleveurs de vins et de toros... Et dans le programme de main que l'on vous distribue à l'entrée des arènes, Juan Pedro, dans une interview, parlait de ses choix de ganadero avec assurance : "Il faut écouter le public. C'est le véritable thermomètre de ce que tu fais. Si un toro ne procure pas d'émotion, il n'y a pas de spectacle..."

On ne sait pas très bien comment le public de Mont de Marsan, depuis deux jours, se sert du thermomètre. Ce que l'on peut constater, c'est que les sentiments qu'il exprime sont assez contradictoires. Et qu'en guise de Pétrus, on faillit se contenter d'un vague coteau du gaillacois...

Mais la grande différence avec la corrida d'hier, c'est que les trois toreros du jour, Juan José Padilla, José Mari Manzanares et le local Thomas Dufau avaient envie, eux, de relever le pari de la corrida. Envie de tirer le meilleur de ces toros, nobles mais sans race ni force, plutôt que de prendre à témoin la terre entière de leur infortune.

Juan José Padilla, habillé comme au Châtelet dans un costume en crépon rose, réussit à convaincre presque tout le monde devant le quatrième toro, d'une apathie pourtant désespérante à la moitié de la faena. Une oreille protestée. Mais là aussi, il voulait quoi le public ? Une présidence digne, ou assouvir son besoin d'oreille ? Un peu des deux ! Ce même public qui rugit d'enthousiasme lorsque la montera retombe du bon côté !...

Bref, Manzanares, devant un lot incommode, a fait le job, mais c'est Thomas Dufau, devant le sixième toro, de loin le meilleur et le plus complet de l'envoi, qui tira son épingle du jeu. On eut pourtant très peur, autour du cheval de picador, lorsqu'il se mit à céder des postérieurs, puis des antérieurs. Les tendidos se mirent à hurler, pour demander le changement. Mais là aussi, la Présidence ne se laissa pas bousculer, et Thomas Dufau toréa très intelligemment, avec beaucoup de précaution et de justesse, ce toro à la grande noblesse sans force. Et tout ceci fit une belle faena !

Bien sûr, on attend toujours les grandes émotions, les joies qui libèrent, mais franchement, on pourrait presque s'imaginer que ça vient...

Autrement, l'omelette aux cèpes du Richelieu est tout simplement parfaite.

 

Mont de Marsan, seconde corrida de la Féria de la Madeleine

No hay billetes

Juan José Padilla, silence et oreille

José Mari Manzanares, saluts à ses deux toros

Thomas Dufau, saluts et oreille

 

Vidéo de la Porta Gayola de Thomas Dufau