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Brindis au ciel

Ça restera sûrement le geste de cette Feria 2017. Au quatrième toro de Victorino Martin, ce samedi 29 avril, pendant la sixième corrida de l'abonnement, Antonio Ferrera, au moment des banderilles, appela en piste un de ses peons, José Manuel Soto. Un frisson parcourut les gradins : José Manuel Soto n'est autre que le fils de Manolo Montoliú, tué ici dans cette arène, d'un coup de corne dans le coeur, il y a tout juste vingt cinq ans, en posant une paire de banderilles.

Le 1 er mai 1992, tout le monde s'en souvient, Manolo Montoliú, un des grands banderilleros de l'époque, actuait dans la cuadrilla de José María Manzanares. La corrida du jour était d'Atanasio Fernández, et le toro en piste s'appelait Cubatisto. Lorsque Montoliú s'élança, les banderilles en main, l'après-midi se traînait, dans une corrida normale de ce cycle d'exposition universelle qui ne l'était pas. Montoliú, José Manuel Calvo Bonichón de son vrai nom, avait trente-huit ans. Il avait d'abord voulu être torero, comme tout le monde, et avait pris l'alternative en mars 1986 à Castellon, des mains de Julio Robles. L'année suivante, après une saison infructueuse, il s'était résolu à rejoindre le rang moins éclairé des "subalternes", dont il devint une des principales figures.

Le moment où le banderillero rejoint le toro pour lui planter les flèches sur le dos s'appelle la "juridiction". Ce 1 er mai 1992, en arrivant à juridiction, Montoliú a trébuché, et le toro lui a planté sa corne dans la poitrine.

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Devant les arènes de Valencia, où Manolo Montoliú naquît le 5 janvier 1954, une statue lui rend hommage. En avril 2016, elle a été vandalisée par un groupe d'anti-corrida nationalistes catalans.