Cid

Des pommes, et des scoubidous...

"Partout où il y a du plaisir, j'ai toujours un peu essayé"...

Cette sentence magnifique, lâchée à l'apéritif par notre hôte du jour, Enrique Ponce ou Thomas Dufau, qui ont su déplier devant leur toro mercredi et jeudi une tauromachie douce et pleine de couleurs et de goûts, auraient pu l'inscrire dans un repli de leur muleta. Les toros de Victoriano del Rio et de Juan Pedro Domecq, se sont "laissés", comme dit l'argot taurin. Mais cet après-midi, personne ne s'est laissé. Et pour le plaisir, on repassera...

Ce qu'on attend d'une corrida de Victorino Martin, un des élevages les plus attendus en France, c'est une émotion particulière. Les toros de Galapagar sont animés d'une sauvagerie et d'une présence qui assurent toujours un spectacle à nul autre pareil. Enfin, pas toujours. Il faut commencer par choisir, dans le grand panier du ganadero, les fruits qui ressemblent au type de la maison. Une pomme golden, c'est jaune et rond. Une rainette, c'est plus petit, et dans les gris verts. Le type qui achète des rainettes jaunes, il prend des risques et met son dessert en péril.

C'est à peu près ce qui s'est passé cet après-midi avec les toros de Victorino Martin, dont les exemplaires sortis en pistes ne ressemblaient que vaguement à des toros de Victorino Martin. On eut droit à une collection de pommes rouges, vertes, jaunes, rondes, aplaties, à grande queue, à gros trognons... Seul point commun, les pépins.

Manuel Jesus El Cid, salement accroché par le quatrième toro de Victorino

Manuel Jesus El Cid, salement accroché par le quatrième toro de Victorino

 

Alors les trois toreros, une fois de plus, sont partis à la guerre, corne sous la gorge, sens aux grands aguets, pour éviter la sortie de route meurtrière. Chacun à son tour a froissé de la tôle, et l'exploit tenait surtout dans le fait de rentrer vivant.

Une corrida de clôture décevante, car aucun des six toros n'a permis de glisser au milieu des tabassages de bistrot une faena construite, un récit bien mené, une histoire pour le souvenir.

Pour la fête finale, à la nuit tombée, le feu d'artifice du soir était tout à fait magnifique. Mais pour ce qui est de l'arène, la Madeleine s'est fini sur une bagarre. Ce sont des choses qui arrivent...

 

Autrement, sur les hauteurs d'Eugénie les bains, l'Américano de Cacou et la poule au pot de Claudine nous ont mis les larmes aux yeux.

 

Arènes de Mont de Marsan, dernière corrida de la Féria de la Madeleine. Plein.
Cinq toros de Victorino Martín, et un sobrero de Cebada Gago (2ème)
Manuel Jesús El Cid, silence et ovation
Alberto Aguilar, ovation aux deux
Paco Ureña, ovation et silence.
http://www.youtube.com/watch?v=sbyWUf-STX4
Quite de Paco Ureña