Nous irons comme pour des noces
Vêtus de silence et de coutumes
Y aura-t-il encore des sentiers
Et des processions
Pour nous accompagner
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Il y a à vivre là
dans la stupeur du sol
et l’enclos du ciel
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La proie pour l’ombre
et l’ombre de l’ombre
quand le silence attend
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La mort te porte
à deux battants
Rouge à bout de bras
Corne à bout de sang
La mort par la porte
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Taureaux dans la chambre
terreurs de l’enfance
derrière les rideaux
Déployés
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Donner de la tête
donner sa tête
pour l’accrocher aux murmures
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Véronique,
château de sable
lent sous la marée
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Eventails en coulisse
les plis du drap
ne dorment que d’un œil
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Ecrire des labyrinthes
dans le cercle lent
jusqu'à la pointe
la plus extrême
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Vers nos Espagnes
immanquablement
dans la chaleur au couteau
des villes blanches
Nous tuerons
pour le plaisir de la danse
Et l’ombre gagne
les chevaux aveugles
Bernard Bonnassieux
Dessin de Michéa Jacobi, paru dans le numéro 1 de la revue papier Faenas (1990)